Extrait issu de l’épisode « Déconstruire les faux espoirs pour en construire de nouveaux (des réalistes) – Podcast Sismique avec Arthur Keller.

 

Parfois une bonne métaphore vaut mille mots.

L’éco-anxiété *. En voilà un terme qui fâche et qui anime les clivages en France ! Si vous lisez cette page c’est que vous avez dû vous rendre compte qu’il y a un véritable débat, avec des attaques et des dénigrements, son lot de cynisme et de jugements de valeur…

Face à ces épreuves qui nous dépassent, il est facile de se sentir seul contre tous, et que la vie perde son sens. Ayant travaillé pendant 7 ans dans le domaine de l’éducation à l’environnement et au développement durable, j’ai été aux premières loges pour constater la détresse psychologique au sein du grand public, chez certains de mes collègues et en moi-même.

Cette souffrance est réelle.

Qu’est ce qui se passe ?

Anticiper les problèmes et être anxieux face à l’avenir est une réaction normal et adaptative. La prise de conscience autour des enjeux du climat et de la biodiversité se manifeste de plusieurs façon :

  • soit par de l’adaptation
  • soit par un effondrement psychologique
  • soit par des réactions de déni, banalisation, réfutation, qui ne sont rien d’autres que des systèmes de protection contre une réalité brutale

Certaines personnes vivront en plus ou à la place, un deuil qui dans ce contexte porte le nom de “solastalgie”**. La perte de la Nature et de l’écosystème est vécue comme une perte profonde. Il est question d’une profonde nostalgie de cet ancien monde qui depuis l’aire industrielle ne sera plus jamais le même.

 Il y a donc deux maux distincts, liés à l’anxiété d’anticipation et le deuil de la Nature.

Si l’éco – anxiété est une réaction normale…  alors quoi faire pour aller mieux ?

Normale en effet, mais le risque est tout de même de s’effondrer et d’être en proie à des symptômes appartenant au champ des troubles anxieux tel que les attaques de panique, d’angoisse, des insomnies, des pensées obsessionnelles, troubles alimentaires (anorexie, hyperphagie), émotions négatives (peur, tristesse, impuissance, désespoir, frustration, colère, paralysie). Le pire face au danger est de rester figé et d’arrêter d’évoluer. 

“Le mouvement est le principe de toute vie” – Leonard de Vinci

Redémarrer est primordial, rester dans le mouvement de la vie est la seule bonne réponse qu’il est possible de donner à tout le monde.

Nous avons tous individuellement différentes manières de répondre à ces enjeux et trouver sa voie n’est pas forcément aisé pour tous.

Si vous avez du mal à sortir la tête de la spirale du négatif, si vous sentez que des choses se bloquent en vous, nous pouvons grâce à l’hypnose vous permettre de reprendre contact avec vos ressources intérieures.

Aller explorer votre Inconscient vous permettra de savoir comment ces paramètres environnementaux raisonnent avec vous et votre histoire, ce qu’ils activent en vous ou au contraire pourquoi ils vous empêchent d’avancer. Je vous accompagne pour que vous puissiez alors vous même faire les manipulations sur votre Inconscient dans une démarche interactive et consciente.

Mon histoire…

C’est mon éco-anxiété qui m’a poussée à devenir hypnothérapeute. En 2018, je me retrouve face à un problème d’éthique professionnel : continuer à sensibiliser le public revenait dans certains cas à envoyer le moral de mes interlocuteurs au fond du trou, sans que je n’aie les outils pour les en sortir.

Lors d’une formation sur “l’Accompagnement au Changement dans le cadre du Changement Climatique” j’échange avec d’autres professionnels de l’éducation à l’environnement et ce problème éthique s’impose dans nos conversations. Certains de mes collègues avouent atténuer leur discours pour faire passer la pilule, mais je me trouve en désaccord avec ces procédés de camouflage. Je choisis la lucidité plutôt que les illusions.

Mon travail perd alors de sa cohérence et en 2019 je décide de donner ma démission pour réaliser un rêve, voyager à l’autre bout du monde et une fois sur place me déplacer en auto-stop, et bateau-stop, dormir chez l’habitant etc. Mon but ? Rencontrer des communautés tentant de vivre en résilience et en autonomie.

Tant que j’avais la santé, les moyens financiers et aucune attache familiale reposant sur moi, je me devais de tenter l’aventure. Je pars donc en 2020 après un an de préparation et le temps d’atterrir en Australie, le monde est bouleversé par le Covid. Je m’adapte, réalise tant bien que mal certaines parties de mon rêve, fais de nouveaux choix de vie et après une rencontre émouvante que je détaille dans ma présentation (voir ici), je redécouvre l’hypnose.
En plus de trouver ma vocation de thérapeute, l’hypnose est aussi pour moi une façon de répondre aux enjeux de demain. Aider les individus de ma communauté à être heureux, aider mon prochain à redémarrer quand l’éco-anxiété ou la solastalgie frappe.
Voilà ma contribution au monde et même si les nuages s’amoncèlent à l’horizon je connais ma boussole et comme on dit à la voile :

“Espérer le meilleur et se préparer au pire, c’est la règle”

Fernando Pessoa

Définitions

* « L’ “éco-anxiété” est un terme qui rend compte des expériences d’anxiété liées aux crises environnementales. Il englobe “l’anxiété liée au changement climatique” (anxiété spécifiquement liée au changement climatique anthropique), tout comme l’anxiété suscitée par une multiplicité de catastrophes environnementales, notamment l’élimination d’écosystèmes entiers et d’espèces végétales et animales, l’augmentation de l’incidence des catastrophes naturelles et des phénomènes météorologiques extrêmes, la pollution de masse mondiale, la déforestation, l’élévation du niveau de la mer et le réchauffement de la planète. » Teaghan L. Hogg, Samantha K. Stanley, Léan V. O’Brien, Marc Wilson et Clare R. Watsford, « The Hogg Eco-Anxiety Scale: Development and validation of a multidimensional scale », Global Environmental Change, novembre 2021.

** Le terme eco-anxiété a été créé en 1997 par la chercheure en santé publique belgo-canadienne Véronique Lapaige. Tandis que le néologisme solastalgie a vu le jour en 2003 par le chercheur australien Glenn Albrecht, en prenant solacium en latin (qui signifie réconfort, soulagement) et le suffixe grec algia (relatif à la douleur).

Pour aller plus loin :

Je vous conseille l’excellent article rédigé par la fondation Jean Jaurès

J’encourage également les personnes souhaitant en savoir davantage sur les canaux de sauvetage possibles face à l’effondrement de la biodiversité et le changement climatique à découvrir Arthur Keller et ses différentes interventions.